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  • Photo du rédacteurGastine Musique

Vu dans la presse : journal Zibeline

Poésie des rives

• 29 mars 2019

À l’occasion des manifestations du Printemps des poètes, le deuxième volet de Paroles de Méditerranée (Vers la lumière) était créé à la Cité de la Musique. En ouverture, quelques poètes lauréats du concours Méditerranée, ma beauté offraient leurs textes, accompagnés des notes du piano, de l’oud ou du violon d’Anne Derivière-Gastine et de Fouad Didi. Le premier poème de Vers la lumière (saison 2), Je veux, je dois, il faut que je sorte d’ici (Pilar Gonzalez, Espagne) mêle des voix de femmes, chacune coulée dans la musicalité d’une langue de la Méditerranée. Puis Philippe Gastine se glisse dans les mots des poètes d’Italie, de France, d’Algérie, du Liban, de Syrie, de Grèce, du Maroc, de Catalogne, de Palestine, parcourt les terres, s’immisce dans l’intime, dessine les paysages, les êtres qui les hantent, murmure l’amour, s’indigne face aux remuements qui détruisent les hommes et les choses.

Ainsi, La forêt de Vénus Khoury-Ghata a peur, si bien qu’Il faut soulever l’aube, Khaled Bensalah lance Une lettre dans une bouteille, tandis que Mohamed Cherchâli célèbre La belle aux yeux bleus, qu’Adonis, le fin lettré, peut Toucher la lumière et que Mahmoud Darwich, le prince des poètes, décline, à l’instar d’Ovide, L’Art d’aimer. Les instruments tissent une trame irisée sur laquelle les voix lointaines se posent, s’éclairent de nouveaux échos, acquièrent d’autres profondeurs. Les rythmes s’emportent, les mains de l’auditoire s’envolent, complices. Les poèmes deviennent lieu de partage autant que de rêve, à la lecture solitaire se substitue la connivence, le bonheur d’une émotion humaine collective. Les traductions lumineuses répondent aux chants dans leur langue d’origine, parfums subtils des sonorités qui se croisent, harmonie. L’humour des interprètes rend naturels la vivacité de leurs compositions, leurs solos virtuoses, la justesse des choix mélodiques qui n’imposent pas leur lecture, mais parent les pensées de leur écrin. Un plongeon délicieux dans le verbe !

MARYVONNE COLOMBANI Mars 2019

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