"Seul le souffle du vent" de Claudine Gilles, lauréate Printemps des Poètes Aubrac 2025
- Gastine Musique

- 9 juin
- 1 min de lecture

Seul, le souffle du vent
Effacera cet ultime ours blanc, à la dérive d'une autre rive, sur la glaciale banquise Isolé, désolé, esseulé sur son glaçon, arche de Noé à vau l'eau, sous la mordante bise Traqué, braconné, massacré, tache de sang, cercle polarisant, dans l'infinité grise...
Seul, le souffle du vent
Se souviendra de cet étudiant debout face à une armée vengeresse, défiant l'histoire Dans la tornade médiatique d'une armée de soldats de plomb et de chars, charognards Face au sourcil inquisiteur de ce dictateur, sournois, au regard, hagard...
Seul, le souffle du vent
Anéantira cette terre hier, aujourd'hui, demain, aux quatre coins du globe, à feu à sang Sous les cris stridents des mitrailles, charniers géants , aux frontières du néant Cataclysme sublime de missiles et de drones dans un feu d'artifice incandescent...
Seul, le souffle du vent
Sèchera les larmes de cet enfant de la peur, de la frayeur, de la terreur
Pris au piège toxique, suicidaire, d'un prédateur satanique tour à tour manipulateur,
harceleur Tsunami salé sur les joues scarifiées, sacrifiées de ce visage d'ange, du malheur...
Seul, le souffle du vent
Cautérisera, dans ces espaces asptisés aux murs immaculés, les plaies à jamais béantes De ces maladies orphelines, nées du hasard, aux noms barbares, aux syllabes purulentes, Coronavirus, Chikungunya, Alzheimer...typhon de cicatrices masquées et ardentes...
Seul, le souffle du vent
Envolera ces hommes, grains de poussière dans l'immensité ocre, migrants, déportés, Silhouettes furtives et enturbannées d'hommes bleus, d'hommes noirs, exilés
Ne courbant jamais l'échine, regard digne, sous les rafales incendiaires d'un sirocco acéré...
Seul, le souffle du vent
Dématérialisera ces écrans addictifs, tours de contrôle de mépris, qui nous hantent Jour et nuit, nuit et jour, à l'infini, réseaux de réalité virtuelle qui nous mentent
Blizzard... vous avez dit blizzard... IA, jusqu'où ta folie démentielle, démoniaque, démente...
Seul, le souffle du vent
Détruira ces tours de Babel, d'acier, de béton et de verre, mirages nés du sable immaculé Dans des royaumes éoliens de luxe aux confins de la misère que nul ne peut même imaginer
Là où, sous l'haleine de l'harmattan,
une piste de ski côtoie logiquement un stade climatisé...
Seul, le souffle du vent
Electrisera cette société de consommation, de surconsommation, de mondialisation
Dans un apocalypse climatique infernal de pollution, de déforestation, de déshumanisation Tel un big bang originel, original sur une terre de frustration, de désolation, de consternation
Seul le souffle du vent
Consolera ces cœurs de pierre, ces corps de cendre, rubis voilés, volés, violés, vidés Martyrisés, lacérés, sous les upercuts assassins de maris, de pères, de frères, alcoolisés... Par-delà les liens de mariages cycloniques de quelques pervers héroïnomaniaques aliénés...
Seul, le souffle du vent
S'écrit, s'inscrit, sécrie, ici, sur cette terre d'Aubrac, bien au-delà de l'écir frileux des veillées Au creux des burons, sous l'autan sacré des automnes d'antan aux saveurs sucrées
Car, aujourd'hui, volcanique, sur tes drailles, demain se nourrit d'hier en toute éternité...






Commentaires