Ce n'est qu'un murmure presque inaudible
Qui parcourt la forêt de chênes
Entre le soir naissant et le jour qui se meurt
Les arbres se parlent.
I1 faut faire vite car le temps est compté
A peine une heure,
Et ils ont tant à se dire
Ils le font calmement, tout en douceur
Avec bienveillance' sans médire
Ils se gaussent gentiment des promeneurs diurnes
Ils sont drôles, si inconséquents ; leurs propos sont futiles
Ils se promènent sans prendre le temps d'ouvrir leur âme
Sauf peut-être les amoureux dans un moment de charme
Quand sur l'écorce tendre ils impriment leur amour
Mais ces temps sont si courts
Au prochain printemps, le fardeau est trop lourd
Ils ne se connaissent plus
L'autre jour, une belle aux tresses dorées
Sur un vieux tronc a déposé une larme
Si jeune, à Peine nubile
Et déjà chagrinée.
La triste histoire s'est répandue dans la forêt
Ne serait-ce point, dit le vieux chêne alerté
Celle qui à ma branche a attaché une corde ?
Un grand frisson se propage jusqu'à la canopée
Vite dissipé car le vieux chêne a ajouté
La sage branche, dans sa miséricorde
A cassé.
Mais le temps est passé, la nuit s'installe
D'un seul coup, brutal
Il n'est plus temps de palabrer
Demain, demain les arbres pourront encore parler
Ils ont tant et tant d'histoires à raconter
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