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L’eau s’écoulait, limpide, entre les galets roses
Quelques feuilles mortes, rousses et mordorées
Naviguaient, portées par le courant.
Elle aurait tant voulu faire la même chose ;
Se laisser aller, partir loin, au-delà de ce moment
Là où le remord n’existe pas.
Elle pleurait,
Son cœur saignait,
Elle en avait le goût fade au bord des lèvres.
Ah, sortir de ces ténèbres
Où son inconscience l’avait précipitée !
Comment avait-elle pu ?
Comment avait-elle pu ?
Revenir en arrière ? Cela ne se peut !
La vie court comme l’eau, ce n’est pas un jeu.
Des petits poissons argentés filaient dans l’onde.
Déjà ils avaient franchi la rivière, le torrent, la cascade, l’océan.
Alors, sur une feuille large et blonde
Elle déposa son vilain forfait,
La confiant aux vaguelettes vagabondes
Qui, au loin, l’emporteraient.
Elle la vit franchir la rivière, le torrent, la cascade, l’océan
Se perdre dans la grande eau, le néant.
Elle sourit tristement
Après sa faute, assumer, surmonter, se racheter.
Voilà ce que l’eau vive lui suggérait ;
Voilà ce qu’elle allait lui donner.
Transformer son affreuse trahison
Enfin à tous demander pardon.
L’eau s’écoulait limpide entre les galets roses.
L’eau emporte tout, elle lave tout,
Purifie tout
De chaque faute efface la cause
De son mouvement récurrent, indomptable.
Elle file, éternelle, parfois sournoise
Souvent rebelle
Mais toujours imperturbable.
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