J’étais un arbre lyre debout à la cime de la Sainte-Victoire
une voix végétale aspirée par un mistral vaillant et céleste
que les enfants imitaient les mercredis au conservatoire,
dans la classe de solfège une clé de sol pour pin sylvestre.
Je n’étais que cet arbre lyre en larmes de résine apprenant
du promeneur botaniste que le papier était en âme de bois
celui de mes ancêtres ou cousins de toutes espèces en rang
devant la porte de l’industrie papetière marqués à la croix.
Abîmé par l’homme pour devenir livres et cahiers du soir
on a fait de moi sans moi ces bibliothèques et leurs rayons
où dorment debout écrits de toute sorte et même les polars
dont celui du meurtre de la forêt qui saigne dans les sillons.
Ai-je encore le désir de crier en mon nom de pin lyre vivant
aux poètes pour vos écrits laissez voler vos mots à tire d’aile
dans tous les sens que la rose des vents apprise par l’enfant
distribuera aux passants amoureux des belles lettres rebelles?
Le jour viendra où pin lyre âgé au pied des roches calcaires,
je replierai mes branches et caressant mon tronc encore vert,
ne regretterait rien si Du Bellay, George Sand ou Baudelaire
veillaient au désir du jeune poète de nous célébrer en vers.
BIENTOT JO DIRA EN LIVE SON POEME, QUAND LE VENT LE DECIDERA ....
A SUIVRE
Comments